Brøderbund Software

Jamais 2 sans 3, la décennie 80 est bien celle de Broderbund. Dans la lignée de Lode Runner, les développeurs proposent un nouveau jeu d'exploration sous terraine très fun, Spelhunker.

Sorti en 1983 sur micro, ce jeu de plateforme vous fait traverser des mines truffées de pièges et infestés d'ennemis variés et retors. Trop difficile à mon gout, il demande des déplacements précis aux "pixel près", ce qui a le don de m'énerver. Pourtant il faut admettre que ce jeu possède les qualités d'un titre d'arcade. IREM ne s'y trompe pas puisqu'après Lode Runner, la société jette son dévolu sur ce titre.

Whistler's Brother (1984 - C64)

Whistlers Brothers (1984) est un petit ovni issu de l'esprit créatif des développeurs de la société Br0derbund (encore). Déjà à l'œuvre sur des titres originaux comme Choplifter ou Lode Runner, Br0derbund cette fois ci signe un titre qui ne ressemblait à aucun autre à cette époque

Le but du jeu est de conduire votre frère vers la sortie du niveau, sans que celui ci ne glisse malencontreusement d'une plateforme. Vu comme ca, cela parait simple. Mais en vérité votre frangin est un vrai nigaud (pour rester poli), qui ne réagit qu'à vos sifflets. Pour corser le tout il y des trous à franchir, des échelles à monter, des obstacles et des projectiles à éviter! Un vrai parcours du combattant, sachant qu'il suffit que l'un des frangins tombe pour perdre une vie.

Votre frère n'en fait qu'à sa tête est n'obéit pas toujours à vos directives. Comme ce n'est pas assez difficile, des effets météo viennent perturber votre progression, si le jeu trouve que vous trainez trop les savates, le ciel vous envoie de temps en temps des éclairs mortels sur vos tronches.

Whistler's Brother sur Commodore 64

Karateka (1984 - Apple 2 et C64)

Au milieu des années 80, un nouveau type de jeu va s'imposer comme un genre majeur du jeu vidéo, le jeu de combat.
C'est le cas de l'incroyable Karateka du jeune Jordan Mechner sorti d'abord sur Apple II en 1984.
La réalisation est étonnante pour l'époque. En effet les Sprites sont grands, précis et détaillés mais c'est du côté de l'animation que le jeu est révolutionnaire.

Jordan Mechner réalise une animation d'une fluidité et d'un réalisme rare, quasi organique. Les coups et déplacements sont crédibles et la physique est très bien reproduite au point de rajouter ainsi de la difficulté (il faut bien anticiper les mouvements). Avec une seule vie, le jeu est assez court mais la difficulté est relevée.

Karateka est un premier coup d'essai réussi pour Mechner qui aboutira quelques années plus tard au cultissime Prince of Persia.

A la toute fin des années 80, un titre va faire la richesse de la société pour de nombreuses années. Jordan Mechner, qui s'était échauffé sur Karateka, réalise encore tout seul (à par la musique) un jeu qui fera date. Prince of Persia bouscule les codes et devient un hit planétaire, au point de migrer rapidement de l'Apple 2 sur toutes les machines possibles de l'époque.
Le but du prince est de rejoindre son amante, prisonnière du vizir Jafar qui entend bien l'épouser contre son gré. Le jeu est d'une difficulté impressionnante, chaque mouvement devant être exécuté au millimètre, le tout frôlant par moment le sadisme (qui n'a pas ragé de mortellement chuter sur des pieux après un saut à l'aveugle?). Comme Karateka, il jouit d'une animation et d'une physique très réalistes.

Chose assez rare à l'époque vous avez un nombre de vies illimitées. En contrepartie, le jeu original doit être fini en moins d'une heure, ce qui vous oblige à mémoriser tous les niveaux si vous espériez le terminer. Cette option sera retirée des opus suivants, on se demande bien pourquoi...

Le prince connaitra son apogée sur SNES avec une version de toute beauté de l'original et un 2nd opus plus contesté mais aussi très réussi (Mechner n'étant hélas plus vraiment à la manœuvre)

Dans les années 90, Broderbund va en partie vivre sur le succès de Prince of Persia mais aussi sur des licences vache à lait créées dans les années 80 comme les jeux pseudo éducatifs tirés de l'univers de Carmen Sandiego.

Carmen Sandiego (1985 - Apple 2 et autres micros)

Les jeux vidéo Carmen Sandiego ont été créés dans les années 1980. Ils mettent en scène une voleuse internationale du même nom, qui défie les joueurs à travers le monde dans des énigmes de géographie et de culture générale.
Le premier jeu date de 1985 et se nomme Where in the World Is Carmen Sandiego? Une suite est développée en 1990 : Where in Time is Carmen Sandiego?. Les joueurs devaient voyager dans le temps pour arrêter Carmen Sandiego et ses acolytes.

Carmen Sandiego vous apprend l'histoire et la géographie en prime, sans la réécrire...

MYST (1993 / PC et Mac)

Entre 1993 et 1994 sort un titre qui aura marqué le jeu PC de l'époque par son étrangeté et son photoréalisme saisissant.
Le jeu est développé par le studio Cyan et édité par Broderbund d'abord sur Mac et PC en 1993.
Myst est un eu d'aventure atypique, à la fois ardu et généreux, mais graphiquement splendide. L'univers est composé de plusieurs îles qu'il faut rejoindre en débloquant des mécanismes retors et qui mobiliseront des connaissances dignes d'un apprenti Leonardo Da Vinci. Qui n'a pas ragé en tentant d'animer ces engrenages pour la première fois?
La grosse nouveauté est que vous vous déplacer en vue "quasi" subjective (quasi puisque les environnements sont tout de même précalculés). Mais pour l'époque, c'est une claque, Myst ringardise instantanément les classiques point and click.

Le jeu impressionne à sa sortie: comment ne pas laisser son imagination vagabonder en contemplant ces paysages?

Ayant possédé le jeu à sa sortie, je me souviens l'effet qu'il m'avait procuré, même si je n'avais pas réussi à le terminer du premier coup à l'époque. Il existe aujourd'hui de nombreuses éditions remastérisées du jeu.

Vers la fin des années 90 Broderbund connait des difficultés financières en raison de la concurrence accrue dans l'industrie du jeu vidéo et de la baisse des ventes de certains de ses titres phares. En 1998, la société est rachetée par The Learning Company, une entreprise de logiciels éducatifs, pour un montant de 416 millions de dollars.