NARC (1988)
Maître Jedi des requêtes SQL.
Les jeux qui m'ont marqué:Half-life, Tomb Raider, FFVII, Diablo, Derrick : meurtre dans un parterre de fleurs
Violent, sanglant et complètement déjanté, NARC est un jeu d'arcade créé par la société américaine Williams Electronics Games en 1988.
Quoi de plus approprié pour fêter le 100e article de Pixel-Maniac que de s'attarder quelques instants sur cette œuvre inclassable conçue en 1988 par Eugène Jarvis (il faut rendre à Eugène ce qui appartient à Eugène). Car NARC, en plus d'être très violent, est un jeu complètement débile mais attachant, tout à fait notre fonds de commerce.
Mélangeant action de série B et humour déjanté dans un style urbain, NARC semble avoir inspiré (très légèrement) un certain Streets of Rage quelques années plus tard, l'humour en moins. La comparaison avec son illustre successeur s'arrête la puisque le visuel de NARC est typique de la fin des années 80 avec pour la première fois l'intégration d'images et de voix digitalisées. Et puis la où Streets of Rage se la joue mature et grave, NARC exagère tous les codes du genre jusqu'à le rendre tellement absurde qu'il en devient presque drôle.
Ce qui frappe à première vue, c'est la relative finesse des graphismes : attendez nous sommes dans les années 80, certes la fin, mais il est un des tout premier jeu d'arcade à embarquer un processeur 32-bits, le Nec plus ultra à l'époque. Et n'y voyez pas de mauvais jeu de mot, même la PC-Engine qui se revendique 16-bits dès 1987 n'arrive pas à la cheville de cette machine.
Le système de jeu, entre finesse et tâche de sang
Comme dans la plupart des Beat them All bien ancrés dans son époque, l'histoire met en scène deux flics d'élite un peu chelou (ils ne quittent jamais leurs casques de moto) chargés de débarrasser une fois de plus une ville décadente de bandes de truands, de toxico, de blousons noirs et de clebs dangereux. Tout ça pour affronter à la fin un boss absolument foutraque nommé Mr Big.
Un peu à la manière de l'Arme Fatale premier du nom (il puise l'essentiel de ses références dans les films de l'époque), vous infiltrez le gang avant de déchaîner un tourbillon de violence, ou plutôt un véritable massacre dans lequel s'entrechoquent les membres brûlés des corps sanguinolants que vous aurez pulvérisés au lance roquette.
Oui, Narc ne fait pas dans la dentelle, ce qui lui vaudra les foudres de ses détracteurs de son époque, essentiellement des parents affolés.
Busted!
Après une entrée théâtrale en hélico à chaque début de niveau, votre personnage (il est possible de jouer à 2 en coop) se retrouve immédiatement jeté dans l'action non stop dans les rues sales et mal famées d'une « Sin City » en perdition.
Les ennemis vous tombent immédiatement sur le râble pour ne plus jamais vous lâcher (d'ailleurs le jeu tient parfois plus du run and gun que du simple Beat Them all). La première chose à faire, en plus d'appuyer frénétiquement sur le bouton de tir, est d'essayer d'esquiver les projectiles en sautant et surtout en se baissant, ce qui oblige à jouer avec les 4 boutons en permanence.
Votre jauge de vie baisse très vite et les tirs son incessants. Pour vous défendre vous disposez d'un arsenal limité mais efficace : un pistolet mitrailleur avec des munitions quasi infinies et un lance roquette qu'il faudra économiser pour les gros packs d'ennemis ou les adversaires plus costauds, comme ce colosse décérébré qui semble sorti d'un film avec Robert Z'dar (genre Maniac Cop).
Il est également possible en s'approchant suffisamment près des ennemis de leur passer les menottes. Une voix digitalisée s'écrie alors "BUSTED!", et l'ennemi disparaît derrière les barreaux (on imagine). Rigolo mais clairement un peu trop pacifique à notre goût.
Max Force contre les proxénètes
Au milieux des passants innocents (des prostitués), les adversaires sont assez peu variés, parfois grotesques mais avec la même volonté de vous mettre la misère et de vous punir à coup de couteaux, flingues ou seringues. Le toxico de base porte un imper, on dirait qu'il va à tout moment vous montrer son gros calibre, mais non, il meurt assez rapidement sous vos balles, pour peu que vous évitiez de vous laisser submerger.
Prévoyez une roquette pour le grand baraqué qui, une fois collé à vous, va vous mettre une raclée monumentale. Le clown tueur, avec son animation flippante, vous rappellera sans mal le personnage fantastique de It dans le livre de Stephen King.
Rapidement vous allez être confronté à des put*** de bordel de clebs bien chiants qui vont vous coller aux basques. Si vous n'arrivez pas à les tenir à distance, cela deviendra compliqué, voire impossible, de s'en défaire, puisqu'au contact, ces ordures vous attraperont les burnes pour vous les mâchouiller jusqu'à ce que mort s'en suive dans une véritable boucherie.
Après avoir déglinguer le Dr Spike, le sale type qui vous balance des seringues à la tronche, vous allez fissa détruire son labo de drogue clandestin (je n'invente rien, tout est dans l'ordinateur de bord de votre bolide, le Mobile Scanner Unit). L'action s'emballe alors jusqu'à atteindre son paroxysme sur l'autoroute à lutter contre des hélico insaisissables (ne jamais prendre l'autoroute), parfois à bord de votre Porsche rouge, et encore avec ces satanés clébards au cul!
La palme est décernée au boss de fin, Mr Big, qui se transforme en tête géante monstrueuse, le dernier délire des concepteurs d'un jeu tellement "déglingo" qu'il ne pouvait que rester dans les mémoires de ceux qui ont eu la chance de le découvrir à l'époque!
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Conclusion et avis
L'humain dans la machine avant l'heure
Avec un visuel rappelant Mortal Kombat (mais 4 an avant), il intègre bien avant l'heure des personnages digitalisés. Loin du photoréalisme d'aujourd'hui, l'utilisation de cette technologie préfigure l'avènement du réel dans le jeu vidéo. Par ses images crues et souvent approximatives, NARC introduit un aspect quasi charnel au jeu vidéo, le met à nu et lui donne par la même occasion un aspect jugé malsain par des détracteurs de l'époque qui n'en attendaient pas moins pour lui tomber dessus à bras raccourcis.
Pullulant au début des année 90, les jeux usant de ce procédé sont assez rares vers la fin des années 80, et rien que pour cela on se devait de rendre hommage à NARC pour la postérité.
Points forts
- action pur jus années 80
- animations délirantes
- graphismes plutôt "beaux"
- humour décalé (encule un mouton)
Points faibles
- les clebs
- les ennemis trop identiques
- le véhicule trop fragile
Note 77/100
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Dernière modif le 2022-01-14 16:35:32
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