Earthworm Jim
En 1994, Shiny / Playmate créent le ver timbré, anti-héros d'un genre nouveau pour un jeu de plates-formes action déjanté et graphiquement au-dessus du lot
Testé avec amour sur Sega Megadrive mais sorti également sur Super Nintendo, Earthworm Jim est un jeu de plates-formes développé par Shiny Entertainment et édité par Playmates en 1994.
Peu banale est l'aventure qui vous plonge dans un univers nu comme un ver, Earthworm Jim, lui-même lombric solitaire tout ce qu'il y a de plus banal... Comment alors ce répugnant asticot peut-il se transformer en héros pixelisé ?
Graphiquement magnifique, que dis-je, "ver-tigineux" sur consoles 16bits de l'époque, le jeu impressionne par ses animations fluides et impeccables, ses mécaniques de jeu très bien construites et surtout son humour déjanté. Son style bande-dessiné surprend et fait souffler un vent de fraicheur dans un genre bouché et complètement écrasé par les deux ténors du moment, le plombier et le hérisson qui laissent peu d'espace pour qu'un minuscule ver puisse sortir de son trou.
Difficile, mais jamais punitif (grâce à son continu infini qui vous permet de reprendre à partir de n'importe quel niveau déjà terminé), Earthworm Jim est un chef d'œuvre du genre, n'ayons pas peur des mots.
La ver-itable histoire
Le ver est un être si fragile et insignifiant qu'on était loin de s'imaginer qu'il pût devenir ce héros musclé et dynamique. Ses ennemis ne manquent pas à l'appel : mangeurs de vers en tout genre, piafs, picoreurs de lombrics et dévoreurs d'entrailles sont systématiquement dans les Starting bloc pour essayer de vous tirer de votre combinaison spéciale Gagarine à l'origine de votre forme inattendue.
Mais ce pouvoir à un prix et vous n'êtes pas son vrai propriétaire qui n'est autre que la reine maléfique "Slug-for-a-butt" en conflit avec la princesse "What's-her-name". S'en suit alors une folle course poursuite à travers de magnifiques environnements, car bien entendu il est hors de question de rendre ce bel habit, garant qui plus est de votre survie en milieu hostile.
Les niveaux sont d'une beauté à tomber par terre. Osons le dire, ce Earthworm Jim commence à poser des standards d'esthétique à un moment où les machines (nos 16bits) arrivent dans leur phase de maturité et se voient déjà talonnées par un PC toujours plus offensif.
La partie la plus réussie demeure sans conteste les excellentes animations et en particulier celles de votre ver. On dirait même des techniques empruntées au film d'animation tellement les effets sont fluides et mélangent variété de mouvements et humour, pas étonnant quand on sait que David Perry, l'un des concepteurs, avait bossé sur un certain Aladdin de Disney sorti un an plus tôt...
Earthworm Jim sort du lot avec son animation et ses graphismes impressionnants pour l'époque
Un dernier ver pour la route
Vous allez me dire : "encore un jeu de plates-formes ennuyeux et rébarbatif". Je vous répondrai poliment que non content de reprendre les codes habituels du genre susmentionné, il réinvente le style run and gun plateformer avec originalité et brio. Devenu culte aujourd'hui il est d'une intelligence folle, bourré d'humour, de gags improbables et de protagonistes loufoques.
A l'instar des aventures de John MacLane, Earthworm Jim est au jeu-vidéo ce que Die Hard (Piège de Cristal) est au cinéma : une refonte du film d'action testostéroné des années 80 qui ringardise les héros bodybuildés leur préférant une sorte d'antihéros incarné par un personnage d'un commun mortel, improbable sauveur aussi maladroit qu'impitoyable et maniant l'humour comme il manie le Glock 22.
Dès le début, on se retrouve dans une décharge remplie de détritus en tout genre dans laquelle il faudra venir à bout d'un étrange boss poubelle qui vous balance des enclumes dans votre mouille.
Pour lui donner la réplique, vous disposez humblement d'une arme de poing, une pétoire de l'espace dévastatrice dotée de munitions en quantités illimités mais se régénérant à très faible vitesse. Donc avis aux Dirty Harry de la gâchette, aux Swarzy du Minigun et aux Stallone des flèches explosives, utilisez le avec parcimonie et préférez lui votre 2eme arme qui n'est autre que votre propre corps!
En effet, votre long cou de ver fait office de fouet, fort efficace contre les ennemis volants mais avec une portée hélas limitée. Un long cou qui de surcroit vous autorise à vous suspendre à des crochets parfois bien cachés dans le décor mais nécessaires pour atteindre des zones secrètes remplies de bonus et de munitions.
Plus tard dans l'aventure vous pourrez troquer votre pistolet à plasma contre d'autres pétoires de l'espace, notamment le puissant lance roquettes téléguidées.
Tracer comme un fou et dézinguer des ennemis oui, mais avec humour
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QUACKSHOT
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En Bref Earthworm Jim
Bourré d'humour, rapide, très fun à jouer même s'il est relativement court, Earthworm Jim arrive en trombe et bouscule les codes du genre pour de bon. Succès commercial indéniable et souvenir de joueur impérissable des mid 90's, il sera adapté un peu tardivement sur PC en 1996, ce qui ne lui permettra pas de briller autant.
Préférez donc la version Genesys / Megadrive qui en plus d'être plus belle se paye le luxe d'un niveau supplémentaire par rapport à la version Super Nintendo.
Fort de ce succès, un Earthworm Jim 2 sortira l'année suivante poussant le délire encore plus loin puisque de nouvelles armes comme le lancer de maison feront leur apparition.
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Auteur - nono -
Maître Jedi des requêtes SQL. Les jeux qui m'ont marqué:
- Half-life
- Tomb Raider
- FFVII
- Diablo
- Derrick : meurtre dans un parterre de fleurs
Publication : 24 May 2021 | Catégorie Test | Version Megadrive
Dernière modif le 2021-11-15 14:19:04
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Une pépite à découvrir d'urgence, bourrée d'humour à la con, je me rappelle encore du lancer de vache : Enorme!!!
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