Prince of Persia
Maître Jedi des requêtes SQL.
Les jeux qui m'ont marqué:Half-life, Tomb Raider, FFVII, Diablo, Derrick : meurtre dans un parterre de fleurs
Après Karateka, Jordan Mechner se lance dans un jeu de cape et d'épée magnifié par des mouvements et une gestuelle révolutionnaire en 1989
Jeu fondateur, série mythique, culte... les superlatifs ne manquent pas pour qualifier le second jeu de Jordan Mechner. Car Prince of Persia est dans la continuité de Karateka dont il améliore les principes pour faire du jeu un incontournable de l'année 1989, et même de la décennie.
Banzai
Quel rapport entre Karateka, jeu de combat par essence, et Prince of Persia, jeu de plateforme / action labyrinthique relativement exigeant ?
En plus d'être du même auteur, ils utilisent tous deux la Rotoscopie technique précurseur de la capture de mouvement qui deviendra quelques années plus tard un élément majeur dans le développement des jeux vidéo modernes.
Attention, ne pas confondre avec la technique médicale consistant à vous introduire une caméra dans le tube digestif en passant par l'arrière train!
Il s'agit en fait de filmer les mouvements d'une personne puis de les calquer sur votre personnage. Cette technique donne un rendu réaliste et une fluidité toute naturelle dans les mouvements. Mechner mettra aisni son frère à contribution pour obtenir les mouvements du prince.
Karateka nous avait donné un aperçu du potentiel, Prince of Persia donne l'impression de guider une personne réelle.
Après un développement fleuve de plusieurs années, le jeu sort en 1989 sur un vieillissant Apple 2, dont il est le support d'origine. C'est pour cette raison que les captures proposées viennent essentiellement de ce système.
Un gameplay quasi organique
Le réalisme des mouvements du personnage font que l'on vit dans notre chair toutes les aventures du prince, et surtout le nombre incalculable de morts affreuses qu'il va subir: Empalé, éclaté après une chute, transpercé par le sabre d'un ennemi... Tout est bon pour vous faire ressentir la douleur que ce pauvre prince endure tout au long de son périple.
Notre jeune jouvenceau doit donc délivrer sa belle princesse, fille d'un sultan assassiné par un méchant vilain qui pour l'occasion l'a enfermée dans un cachot moisi truffé de pièges mortels et d'ennemis retors. Pour couronner le tout, il lui donne un ultimatum, une heure pour se décider de l'épouser avant de la tuer. Vous allez donc devoir arpenter pas moins de 14 niveaux dans le palais pour retrouver votre bien aimée.
Mais ce qui fait la véritable difficulté du jeu, enfin au début, c'est la sensibilité (doux euphémisme) des contrôles de votre personnage qu'il faudra apprivoiser avec une certaine célérité au risque de se décourager au premier niveau.
En effet, vos déplacements, s'il apparaissent très fluides à l'écran, sont en réalité d'une inertie folle. Il va vous falloir apprendre à maitriser les mouvements, courir, marcher, sauter grimper, sauter en courant, s'accroupir... Et gare à celui qui panique sur sa manette ou ses touches, c'est la mort assurée.
Tout est question de timing et d'anticipation. Le parkour est tout juste naissant et il se mérite. Alors prenez votre mal en patience, car une fois maitrisés les contrôles, le jeu est en vous.
Die and retry
Si vous mourrez en boucle et ne voyez jamais de Game Over. C'est parce qu'il n'y en a pas. Théoriquement vous avez des vies infinies. Certes vous recommencez depuis le début du niveau en cours mais nul besoin de se retaper tout le chemin. Alors où est le piège?
Non content de vous imposer un parcours millimétré au risque de finir embroché après une glissade impromptue, le jeu doit être fini dans une durée limitée à 60 minutes. En effet vous pouvez mourir en boucle mais le sable continue de s'écouler inexorablement dans le sablier, tant que vous n'avez par repris la partie de zéro.
Prince of Persia est donc, dans sa version d'origine, un jeu d'adresse et de mémorisation du meilleur parcours pour espérer terminer l'aventure.
Un titre qui influencera toute une génération
En plus d'utiliser avec brio une technique balbutiante dans l'industrie, il devient le fer de lance de toute une génération de créateurs qui, au début des années 90, se réapproprient et subliment la technique de Mechner.
Prince of Persia inaugure non seulement une série de jeux à succès rachetés par Ubisoft qui donnera même lieu à une adaptation en long métrage (consécration pour un jeu vidéo), mais entraine aussi avec lui toute une génération de créateurs français qui vont donner au jeu vidéo hexagonal ses lettres de noblesse.
Vous l'aurez peut être déjà deviné mais nous faisons allusion ici aux futurs Another World et Flashback, dont nous avons parlé sur Pixel-maniac grâce à notre talentueux rédacteur Remo.
Il n'est pas besoin d'être devin pour voir l'influence qu'a eu Prince of Persia sur ces œuvres magistrales, en témoigne leur longévité et le statut culte qu'elles ont acquis depuis presque 3 décennies.
Le Prince au Japon
ajouté le 2024-10-14 20:20:35
ajouté le 2024-10-14 20:20:35
L'édition Super Nintendo de Prince of Persia était d'abord destinée au public japonais. De nombreux ajouts sont proposés, le gameplay est largement adapté, modifié ou amélioré selon. Mais aussi une certaine "violence" que Nintendo aurait expurgé des versions occidentales.
Ce n'est pas la première fois que ca arrive, tout le monde sait bien que les versions japonaises, non censurées, sont parfois beaucoup plus trash que les versions européennes ou américaines, surtout dans les années 90.
En témoigne cette scène d'introduction de la version japonaise dans laquelle nous voyons notre prince se faire copieusement torturer par des gardes dans son cachot. Scène absente chez nous, preuve de l'autocensure de Nintendo pour le public occidental. Si le cœur vous en dit, vous pouvez refaire les 2 versions et voir par vous-même que c'est loin d'être la seule différence...
Lire aussi:
Lode Runner
Avec Lode Runner, Br0derbund offre un des jeux de plateforme les plus populaires de son époque. Paru en 1983 sur Apple 2, MSX et C64, son portage sur NES en 1984 le fera connaitre dans le monde entier
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Conclusion et avis
Très rapidement, la version Apple 2 est remplacée dans le cœur et les rayons par une version Amiga de toute beauté mais aussi une excellente version pour Atari ST. Il sera par la suite déployé sur tous les supports avec comme point d'orgue une version spécialement développée pour SNES et éditée par Konami en 1992. Le jeu aura même droit à une adaptation plutôt réussie sur Gameboy, la portable à succès des années 90!
La version SNES, si elle est très réussi graphiquement, modifie substantiellement les niveaux (plus grands), le nombre d'ennemis et simplifie légèrement les contrôles (ce qui est un apport plutôt positif, même si les plus maso regretteront les mouvements fuyant de la version d'origine).
Beaucoup s'accordent pour dire que l'itération Super Nintendo est la version ultime du jeu, question de gout!
Enfin, la console de Nintendo s'offrira une suite en 1995, Prince of Persia 2. Plus orienté action, limite Run and Gun, ce volet n'a hélas plus grand chose à voir avec l'identité du 1er jeu. Les volets suivant lui emboiteront le pas, le prince aura définitivement basculé vers le jeu d'action, comme tant d'autres avant lui.
Prince of persia 2 sur SNES (1995)
En 2003, l'opus Les Sables du temps ajoute une mécanique de jeu intéressante puisque le Prince se voit équipé d'une dague magique lui conférant le pouvoir de remonter le temps jusqu'à 10 seconde, le Rewind avant l'heure.
Points forts
Points faibles
Note 90/100
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Le jeu est juste génial! La version SNES est l'aboutissement de la formule, un chef d'oeuvre, merci!
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Dernière modif le 2023-03-13 21:33:20
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