Histoire du JV - les années 80 (partie 2)
Maître Jedi des requêtes SQL.
Les jeux qui m'ont marqué:Half-life, Tomb Raider, FFVII, Diablo, Derrick : meurtre dans un parterre de fleurs
Suite de la Saga du JV pour cette 2e partie consacrée aux années 80.
Tel un Phoenix le jeu vidéo va-t-il renaitre de ses cendres après la débâcle de 83 ?
On ne va pas s'étendre mais 1984 est véritablement l'annus horribilis du Jeu vidéo. Et ce n'est rien de le dire, pour preuve le marché du Jeu Vidéo perd cette année 90% de sa valeur! Sans surprise, de nombreuses sociétés ne supportent pas le choc et même Atari la première est rachetée au bord de la faillite par Jack Tramiel en 1984.
Avec le lancement de la Famicom au Japon en 83, le grand gagnant est Nintendo qui se retrouve avec la voie libre et dégagée pour se déployer dans le monde, à commencer par les USA en 1985.
Cette période verra également s'imposer les micros avec en toile de fond l'affrontement entre Atari et Commodore. La domination annoncée de la NES n'aura qu'un temps puisque qu'un trouble fête nommé SEGA se taillera un joli costume d'outsider, costume dans lequel la société nippone se trouvera vite à l'étroit... Mais n'en disons pas plus et poursuivons séance tenante cette passionnante histoire du JV!
La NES part à la conquête du monde
La faillite du marché américain sera le lit du succès de la console de Nintendo qui non contente de proposer une machine puissante à prix abordable ainsi qu'un catalogue séduisant de titres aujourd'hui entrés au Panthéon du JV, impose également un nouveau standard, celui de manette avec croix directionnelle, cela parait une évidence mais c'est une petite révolution à l'époque.
Renommée et relookée exprès pour le reste du monde, la NES va marquer l'histoire. A son lancement elle propose des titres déjà cultes comme
Donkey Kong, Mario Bros et Duck Hunt: ces jeux qui ont fait la NES
L'arcade, toujours l'arcade
Atari résiste un peu et nous offre l'excellent jeu d'arcade Boulder Dash dans lequel vous incarnez un habile mineur chargé de récupérer un maximum de pierres précieuses en un temps limite, et gare aux éboulements!
CAPCOM signe un titre aujourd'hui incontournable dans le genre, le Shoot Them up aérien mettant en scène la fameuse bataille du pacifique 1942: Battle of Midway, qui deviendra une saga culte du et consacrera CAPCOM comme un des acteurs majeurs du secteur.
Boulder Dash d'Atari et 1942 de Capcom
C'est cependant du côté des micros que tous les yeux se tournent puisqu'ils vont profiter en quelque sorte de la redistribution des cartes au mitan de la décennie.
L'heure de gloire des micro: ATARI contre COMMODORE
C'est tout naturellement que nous commençons par... Amstrad pour illustrer ce duel. Curieux allez vous me dire, mais pas tant que ça. Outsider assumé des 2 géants susmentionnés, Amstrad est l'outsider parfait, il se paye même le luxe d'être en tête des vente en France pendant un temps. Micro tout-en-un à un prix très attractif, le CPC a su attirer à lui toute une génération de joueurs en partie grâce à un marketing ciblé et intelligent. Tout le monde ou presque se souvient du CPC 464 et son lecteur de cassette mais aussi de sa version améliorée, le CPC 6128 disposant d'un lecteur de disquette permettant des temps de chargement tellement plus courts. Un nombre incalculable de jeu d'arcade, console et autre micro seront adaptés sur l'Amstrad faisant de lui un des micro les plus populaires de son époque.
Mais le duel dont tout le monde se souvient et celui de 2 autres géants de l'époque, ATARI et Commodore.
ATARI ST vs AMIGA, l'âge chéri de la micro de papa
Nostalgie, je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans, que dis-je quarante ans, ne peuvent pas connaître. Avant la célèbre bataille des 16bits entre Nintendo et Sega dans les années 90, il y eut le duel Atari/Amiga qui anima toute une jeunesse des années 80.
Non content de se disputer le marché de la micro des ces années la, ils éclipseront même pendant un temps les consoles jugées plus chères, moins puissantes et surtout moins polyvalentes. Car l'argument qui fait mouche c'est bien la polyvalence. Non seulement les jeux proposés sont beaux et n'ont rien à envier à leurs consœurs mais ils permettent d'accéder à de multiples applications de bureau, des programmes de DAO ou de création musicale.
C'est un certain Jack Tramiel qui se retrouve au centre de l'histoire. Après avoir quitté Commodore il se paye Atari, au sens propre, et sera le principal artisan du lancement de l'Atari ST!
Bête de source il affiche des caractéristiques impressionnantes avec une architecture 16/32bits en avance pour l'époque.
Commodore ne fait pas le poids avec le C128 et son processeur 8bit dépassé. La riposte arrive en 1985 avec l'Amiga 1000 puis en 87 avec l'Amiga 500. Moins cher que l'Atari 500ST, il se taille une bonne part de marché. Commence alors une lutte entre les 2 modèles phares l'Amiga 500 et l'Atari 500ST qui va durer jusque au début des années 90, au moment où le PC s'imposera et ne leur laissera aucune miette, mettant fin à leur carrière et entrainant même la faillite d'Amiga.
L'Amiga 500, toute une époque...
Mais ce que l'on retiendra des Amiga et autres Atari, ce sont bien les jeux, formidables souvenirs de joueurs encore présents aujourd'hui.
Batman (1986) et Rick Dangerous (1989) parmi les meilleurs titres sur Amstrad CPC
Arkanoid (1986) le casse brique qui introduit des power-up; Dungeon Master (1987) premier vrai beau Dungeon Crawler sur Amiga500/AtariST
En 1989, les 2 micros vont populariser un genre nouveau, la simulation urbaine avec SimCity. Maxis tient la son hit qui sera décliné à toutes les sauces et donnera naissance plus tard aux Sims, autre carton du studio.
La même année c'est au tour de Peter Molyneux d'inventer le God Game avec Populous, jeu dans lequel vous incarnez un dieu pouvant à loisir déclencher par exemple toutes les calamités qui vous passent par la tête (tremblement de terre, tsunami, éruptions volcaniques...)
De nombreux titres sortiront jusque vers le milieu des années 90, ce qui laisse une ludothèque colossale que tous les passionnés de rétrogaming et d'émulation adorent explorer et exploiter encore aujourd'hui. Je m'excuse donc par avance auprès des fanboys de ces 2 machines, mais il m'est impossible de lister tous les titres marquants, même un top 10, cela n'aurait pas de sens et ce n'est pas le but de l'article. Je compte sur notre spécialiste micro, Léonardo7up, pour nous en dire plus un jour peut-être :)
La naissance des grandes Saga du jeu vidéo
Parce qu'on ne peut pas lister tous les jeux cultes de cette époque, il faut cependant reconnaitre que la plupart des grandes Saga du JV naissent dans les années 80 avec en toile de fond le match entre Nintendo et Sega.
NES: Attention jeux cultes
Après Donkey Kong en 1981, Shigeru Miyamoto récidive avec Mario Bros., sorti en 1983 sur arcade et réédité sur NES en 1986, qui connait un succès fulgurant au point de devenir la mascotte attitrée de Nintendo. Mario aura droit à pas moins de 3 épisodes sur la console 8bits, et accompagnera le lancement de chaque nouvelle console de la firme de Kyoto.
C'est encore lui qui crée le jeu d'action aventure que nous connaissons tous, The Legend of Zelda qui sort également en 1986 et met en scène un jeune Link devant libérer le royaume d'Hyrule en proie au méchant Ganon et sauver par la même occasion la princesse Zelda, qui donnera son nom à la série. La franchise se démarque par son côté exploration. The Legend of Zelda est en quelque sorte le premier vrai jeu d'aventure en monde ouvert tel que nous l'imaginons aujourd'hui.
The Legend of Zelda, 1er opus à initier le joueur au monde ouvert de l'aventure action selon Nintendo
Toujours en 86, c'est la série des jeux Metroid qui cette fois se déroule dans un univers de science fiction avec non pas un mais une héroïne chasseuse de prime répondant au doux nom de Samus Aran et qui donnera son nom au genre Metroidvania.
Sorti sur tous les supports de l'époque, Castlevania s'impose comme une des licences phares de Konami. Il s'agit originellement d'un jeu de plate-formes action plutôt difficile dans lequel vous incarnez Simon Belmont, héros devant traverser le château de Dracula et éviter de nombreux pièges. Point d'orgue de la série, l'épisode Super CastleVania IV sur SNES sorti en 1998 et qui reste à ce jour un des meilleurs jeux de la console.
Metroid introduit la première héroïne du jeu vidéo et *Castlevania devient le jeu de plate-formes exigeant et punitif par excellence (NES)*
Et SEGA dans tout ça ?
Alex Kid in miracle world sera la réponse de Sega à Nintendo, le jeu sera même directement intégré à la Master System. Moins charismatique que le plombier moustachu il sera la mascotte de SEGA jusqu'à l'arrivée de Sonic.
Sega n'est pas en reste puisque le 1er épisode de la série Wonder Boy sort en 1986. Alternative plus crédible qu'Alex Kid, il laissera d'impérissables souvenirs aux gamers des 80's. Wonder boy III: Dragon's Trap sorti en 1989 est sans doute un des plus aboutis de la série.
Alex Kid in Miracle World (1986), mascotte éphémère de Sega
Wonder Boy 2 et 3 sur Sega Master system
Le J-RPG commence sa mue et arrive timidement en occident
Parce qu'il n'y a pas que Zelda qui popularise le genre auprès du public occidental, c'est cependant relativement tardivement que les J-RPG s'exportent et passionnent le reste du monde.
En 1987 sur NES, Squaresoft sort le 1er épisode d'une longue série, Final Fantasy qui s'inspire d'un autre grand JdR du moment Dragon Quest édité lui chez Enix à l'époque où Square et Enix n'étaient pas encore liés. Final Fantasy renouvelle le genre RGP sur console en y apporte son lot de nouveautés. L'univers "Heroic Fantasy" mélangé aux principes de jeu de rôle papier (gain d'expérience, choix d'une classe) apportent un vent de fraicheur sur le genre, ce qui explique en grande partie son succès. La narration a une part bien plus centrale dans le jeu que son modèle du moment qui est Dragon Quest. La musique est exceptionnelle et pose déjà les bases de l'identité de la saga. Repoussant les limites d'une NES en fin de vie, le titre aura un beau succès mais Square est loin d'imaginer le destin qu'aura cette licence dont chaque nouvelle sortie devient un événement.
Final Fantasy, c'est d'abord une ambiance, une histoire
de gauche à droite: Final Fantasy 1er et Dragon Quest II (alias Dragon Warrior pour les ricains)
Du SHMUP en veux tu en voila
Le Shoot Them up est un genre particulièrement apprécié durant les années 80 et jusque dans les années 90. Parmi la quantité astronomique de titres plus ou moins mémorables, R-Type de Irem (1987) se démarque avec des décors somptueux, des ennemis mi robot mi Alien et des boss gigantesques qui sont autant d'éléments spectaculaires d'un jeu particulièrement difficile et qui a donné du fil à retordre même aux plus agiles des gamers de l'époque. Un must! Pour en savoir plus sur le genre, un article complet est consacré sur les Shoot Them Up des années 80 sur le site de Pixel-maniac!
Arrivée d'un nouveau genre tendance, le jeu de baston s'illustre avec des titres comme le 1er Street Fighter en 87. Avec une jouabilité particulièrement discutable (vous pouvez mourir en 3 coups entre autre), on est encore loin de se douter que le 2e opus sera un modèle du genre.
De gauche à droite: R-type, Megaman et Street Fighter
Et que dire de Tetris qui dès 1984 envahit nos écrans d'abord sur micro puis deviendra plus tard le titre phare de la première console portable de Nintendo, la Gameboy.
La place nous manque pour parler de tous les jeux qui ont marqué cette décennie mais hélas il faut bien faire des choix.
On aurait pu parler de Megaman (CAPCOM) apparu en 1987, de Bubble Bobble chez Taito en 86, des combats aériens de After Burner en 87 ou des sagas de jeux d'aventure tel King Quest par Sierra on line sur micro en 1984 ou le 1er opus de Might and Magic en 1987. Et que dire de Metal Gear jeu phénomène de Hideo Kojima qui nait en 1987 pour notre plus grand plaisir.
Nous aurons l'occasion d'en reparler plus tard sur le site, à n'en pas douter!
Conclusion et avis
La réponse à la question que nous posions est donc OUI, le jeu vidéo renait encore plus fort après le krach de 83.
Et la fin de la décennie est extrêmement riche en actu!
En effet, la 1ère vraie console de la génération 16bits fait son apparition en 1988. La Megadrive ouvre le bal de la bataille entre SEGA et Nintendo, bataille qui durera jusque dans les années 90.
NEC vient jouer les trouble fête en 1989 avec la PC engine, console qui clos la génération des 8bits et qui peinera à l'imposer ailleurs qu'au Japon.
Enfin, à la toute fin de la décennie, la Gameboy tue le Game en faisant de Nintendo le maître absolu des consoles portables ne laissant aucune chance à la Lynx de son challenger Atari.
Mais nous aurons l'occasion d'en reparler plus amplement dans les épisodes suivants de la saga du JV...
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toujours aussi encyclopédique, un boulot de dingue! Nono ou l'Indiana Jones de Pixel-Maniac!!
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